L’attentat de St Michel

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Mardi 25 juillet 1995. Il était 17h passé de quelques minutes. L’heure de pointe avait débuté depuis peu. Une rame stationnaient à Châtelet. Deux hommes suspects réceptionnèrent d’un troisième un colis assez pesant sous les yeux d’un gendarme en permission. Ce colis fut laissé dans le train et ces deux hommes descendirent de la rame et rejoignirent leur complice sur le quai. Les portes se fermèrent, la rame partit en direction du sud de la ligne B. Alors que le train se trouvait à la station Saint-Michel, une bombe de fabrication artisanale explosa sous une banquette de la 6e voiture de la rame. Le colis était une bombe, les hommes suspects des terroristes.

Les portes furent bloquées et les vitres volèrent en éclat. Instinctivement, les passagers cherchèrent à sortir le plus vite possible alors que l’obscurité régnait sur le quai et une odeur de poudre rendait l’air peu respirable. Certains qui avaient encore la force de marcher aidèrent ceux qui étaient pétrifiés par ce qui venait de se passer et qui restaient sur le quai ne sachant que faire, ne sachant où aller. La situation était grave. Pourtant, pas de bousculades, de cris, de hurlements. Les voyageurs firent preuve ce jour-la d’une solidarité impressionnante selon Michel B. dont le témoignage est repris par le journal l’Humanité du 27 juillet 1995.

L’organisation des secours

Trois personnes permirent aux secours d’être présents dans les 5 à 10 minutes qui suivirent : la RATP, un témoin et un officier des pompiers. Le plan « Interfer », plan spécifique aux accidents survenant sur le réseau ferré et le plan Rouge furent déclenché à 17h55 par l’état-major des sapeurs-pompiers de Paris tandis que le plan Blanc mobilisait toutes les ambulances de Paris.

Les services de secours de plusieurs départements furent également mobilisés. Les blessés graves furent soignés directement dans la gare et les blessés légers sur la terrasse du café « Le Départ ». Les véhicules de secours recouvrirent rapidement le pont St Michel et les quais de Seine. Plusieurs hélicoptères des Pompiers de Paris rapatrièrent les blessés vers les hôpitaux parisiens, le parvis de Notre-Dame étant transformé en piste d’hélicoptère. Bilan : 8 morts, 120 blessés.

Le temps d’éclaircir la situation, la SNCF décida d’interrompre le trafic sur la ligne C — qui est en correspondance avec le RER B à St Michel — entre Austerlitz et Invalides. Du côté du RER B, le trafic reprit normalement sur l’ensemble de la ligne dès le lendemain, y compris à la gare de St Michel—Notre-Dame alors que les alertes à la bombe se multipliaient sur l’ensemble du réseau.

L’enquête

Derrière cet attentat se trouvaient des membres du GIA, organisation terroriste algérienne. L’attentat de St Michel fut le premier d’une longue série qui toucha la capitale et l’ensemble de la France au cours de l’année 1995. Le procès des auteurs cette vague d’attentats a eu lieu dans les années 2000.

Le deuil

Le 25 juillet 1996, une plaque commémorative a été déposée dans la gare en présence du ministre de l’Intérieur, J-L. Debré.

Cela fait déjà 10 ans qu’une bombe artisanale placée sous un siège a provoqué la mort de plusieurs personnes endeuillant ainsi de nombreuses familles. Des centaines de rescapés restent et resteront marquées à vie par ces atrocités. Souffrance physique pour une centaine d’entre d’elles, accompagnée irréversiblement d’une souffrance morale. Une cérémonie en hommage aux victimes des attentats de 1995 a eu lieu ce lundi 25 juillet 2005 à 17h30 à la station St Michel.

Cet article a été écrit à l’aide de témoignages et d’articles issus des média suivants : INA, Le Figaro, L’Humanité, France-Info

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